Retourner au travail après une commotion

Retourner au travail après une commotion

Le retour au travail est une étape essentielle du processus de récupération pour une personne ayant subi une commotion cérébrale. Que les symptômes de la commotion se résorbent normalement après 2 à 3 semaines ou qu’ils persistent plus longtemps, la reprise de la routine quotidienne, incluant le retour au travail, doit être planifiée et graduelle. Pour certaines personnes, un retour au travail trop rapide et non-adapté peut aggraver leur condition et nuire à la récupération. À l’inverse, pour certains, attendre trop longtemps avant de reprendre les activités quotidiennes pourrait aussi contribuer à prolonger la durée des symptômes.

Ainsi, déterminer le moment opportun pour débuter un retour au travail progressif peut s’avérer un défi de taille pouvant nécessiter le soutien d’intervenants experts en commotion cérébrale.

Bien qu’il soit important de considérer les symptômes, il ne faut pas toujours attendre que l’individu soit asymptomatique avant de débuter le retour au travail. Le retour à la routine quotidienne, incluant le retour au travail, fait également partie du processus de réadaptation après une commotion cérébrale. 

Chaque situation est unique

Chaque profession est unique et présente différents défis. Pour cette raison, bien que plusieurs études se soient penchées sur le sujet, il n’existe pas une seule formule optimale afin d’identifier le moment idéal pour reprendre le travail après une commotion cérébrale. La décision doit être prise avec la participation de l’employé ayant subi la commotion cérébrale, de son employeur et des professionnels de la santé impliqués dans la prise en charge. Certains facteurs doivent aussi être pris en compte afin de prendre la meilleure décision :

 

  1. Les capacités physiques, cognitives et sociales de l’employé (aspect biopsychosocial)
  2. Les demandes physiques, cognitives et sociales de l’emploi
  3. L’environnement de travail
  4. Les facilitateurs et les obstacles pour le retour au travail
  5. Le transport requis pour se rendre au travail et retourner à la maison

Un retour progressif et adapté

Le retour au travail après une commotion cérébrale doit toujours être fait de façon progressive. En se basant sur les évaluations des professionnels de la santé qui encadrent l’individu, plusieurs aménagements peuvent être mis en place afin d’augmenter les chances de succès du retour au travail. Ceux-ci incluent :

  1. L’horaire de travail, incluant le nombre d’heures travaillé par jour et par semaine
  2. L’intensité, la quantité et la nature des tâches
  3. Le nombre de pauses pouvant être prises durant la journée
  4. Les aménagements physiques du poste de travail

Il faut régulièrement analyser la manifestation des symptômes et des plaintes cognitives de l’employé et, au besoin, ajuster les accommodements selon l’évolution de la condition de l’employé.

Le rôle de l’employeur et des collègues de travail

Le retour au travail d’un employé ayant subi une commotion cérébrale est un effort partagé. Il ne faut pas négliger le rôle de l’environnement de travail et l’importance du soutien des gens qui s’y trouvent. Lorsque l’employeur et les collègues de travail comprennent la situation et apporte leur appui, un stress énorme est enlevé, ce qui permet de créer un environnement optimal à la récupération. Il est important de comprendre qu’une commotion cérébrale est une blessure « invisible » et que même si on ne dénote pas de changements dans l’attitude ou l’état de santé de l’employé, ce dernier peut tout de même vivre plusieurs symptômes et défis.

Pour conclure, le retour au travail est une étape essentielle qui doit être planifiée et encadrée. Ce processus requiert la collaboration de l’employeur, des collègues de travail, des amis, de la famille et des professionnels de la santé afin d’assurer son succès, permettant ainsi à l’employé de poursuivre sa récupération tout en travaillant. Un retour au travail bien encadré rendra l’employé plus productif et lui permettra de se remettre plus rapidement de sa blessure.

 

Références :

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Wäljas, M., Iverson, G. L., Lange, R. T., Liimatainen, S., Hartikainen, K. M., Dastidar, P., … & Öhman, J. (2014). Return to work following mild traumatic brain injury. The Journal of head trauma rehabilitation, 29(5), 443-450.