04 Avr L’isolement social après une commotion cérébrale
Après une commotion cérébrale, et surtout dans le cas où les symptômes deviennent chroniques, plusieurs sentiments négatifs peuvent se manifester. Parmi ces sentiments, il y a la peur de ne pas revenir comme avant, la tristesse de ne pas accomplir toutes les activités qui nous tenait tant à cœur, mais surtout l’anxiété face aux situations qui peuvent déclencher ou amplifier nos symptômes. L’effort mental nécessaire pour maintenir une simple conversation avec un ami ou les bruits parfois chaotiques des endroits publics peut déclencher des symptômes si intolérables que l’isolement social peut sembler la meilleure solution.
L’isolement social après une commotion peut souvent avoir l’effet inverse à celui recherché. Plus que toute autre blessure, l’état émotionnel de l’individu aura un impact significatif sur la récupération après une commotion cérébrale. Au lieu d’aider le cerveau à se rétablir, l’isolement pourrait en réalité amener une dégradation de l’état émotif de la personne. En effet, perdre sa routine et son entourage, qui sert généralement de système de support, peut générer encore plus d’anxiété.
*Il est important de noter que s’isoler brièvement pour effectuer un repos complet est essentiel comme première étape de la récupération. Cependant, cette période ne devrait jamais excéder 48 heures.* Suivez le lien suivant pour en lire davantage au sujet du repos complet : https://institutcommotions.com/pourquoi-le-repos-complet-apres-une-commotion-cerebrale/
Les effets de l’isolement social et de la solitude
Les relations sociales sont essentielles pour notre santé et notre bien-être. Plusieurs études ont établi des liens entre l’isolement social et certaines conséquences négatives sur la santé. En effet, cela pourrait causer une augmentation du risque de développer des maladies cardiovasculaires et des maladies infectieuses, une détérioration cognitive et également une réaction amplifiée des processus inflammatoires et métaboliques reliés au stress. Il faut cependant garder en tête que ces conséquences peuvent se présenter même lorsqu’il n’y a pas eu de commotion cérébrale. Dans le cas des traumatismes crâniens légers, d’autres conséquences peuvent venir s’ajouter à cette liste inquiétante. Ce type de blessure possède une composante affective si importante qu’il est essentiel de veiller à l’équilibre émotionnel du patient dès le début de la prise en charge.
Les raisons de l’isolement social
Après une commotion, une personne peut choisir l’isolement pour plusieurs raisons. Celles-ci peuvent inclurent :
- La honte de ne pas être comme avant
- La frustration de toujours devoir expliquer pourquoi on ne se sent pas bien, même si on semble « normal » de l’extérieur
- Le sentiment que personne ne comprend notre situation
- Le désire d’éviter les situations qui peuvent déclencher ou augmenter les symptômes
Comment prévenir l’isolement social?
Afin de contrer l’isolement social, l’entourage de l’individu doit s’assurer qu’il se sent confortable de parler de sa situation sans être jugé. D’ailleurs, un des objectifs principaux d’une prise en charge est la réintégration de l’individu
dans sa routine quotidienne. Cela devrait se faire suite à la période de repos initiale, de façon progressive et planifiée, pour qu’il puisse continuer à récupérer sans aggraver ses symptômes. De plus, l’aide d’un psychologue peut devenir nécessaire dans certaines situations, comme dans le cas de symptômes chroniques, où l’aspect psychologique devient un obstacle important à la récupération.
Références
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