
14 Mar Les femmes et les commotions cérébrales
Les hommes et les femmes se distinguent de plusieurs façons au niveau physiologique, anatomique et psychologique, mais saviez-vous qu’ils se distinguent également lorsqu’il est question de commotion cérébrale? En effet, il semblerait que les femmes ne soient pas affectées de la même manière que les hommes par cette blessure au cerveau.
Des déficits plus importants
Plusieurs études ont démontré les effets néfastes des commotions cérébrales chez les femmes. Lors d’accidents similaires, celles-ci rapportent généralement davantage de symptômes et peuvent avoir une plus grande perte de mémoire suite à l’incident. Les femmes ressentent plus souvent des troubles de concentration, de la fatigue, des étourdissements et de la sensibilité aux bruits et à la lumière. Les maux de tête semblent aussi persister plus longtemps pour elles.
Du côté neuropsychologique, les femmes auraient de plus grands déficits au niveau de la mémoire visuelle, de la rapidité du traitement de l’information et de la prise de décision.
À moyen/long terme?
Bien que l’on puisse constater une différence dans les déficits et les symptômes entre les deux sexes suite à l’incident, qu’en est-il à plus long terme?
Trente jours après une commotion cérébrale, les mesures cognitives évaluant l’attention et le temps de réaction ne démontrent aucune différence entre les hommes et les femmes. Toutefois, une étude a démontré que trois fois plus de femmes que d’hommes ressentent toujours des symptômes 3 mois après leur commotion cérébrale.
Pourquoi?
Bien que la raison exacte de la plus grande vulnérabilité de la femme lorsqu’il est question de commotion cérébrale n’est pas encore élucidée, quelques hypothèses sont mises de l’avant.
Certains chercheurs croient à la théorie des facteurs psychologiques et socio-culturels. Selon eux, les femmes rapportent davantage leurs symptômes, ressentent les choses plus intensément et plus longtemps que les hommes. Ces derniers seraient donc moins enclin à exprimer leurs émotions et sentiments et ils ressentiraient plus de pression à jouer l’«homme fort». Toutefois, cette hypothèse ne prend pas en compte les résultats évidents concernant les réponses neuroélectriques du cerveau.
Des études en neuro-imagerie ont trouvé des différences dans la structure du cerveau, dans les réseaux de connexions neuronales et dans la communication entre les régions du cerveau. Puisque les voies de connexion du cerveau ne sont pas les mêmes pour les deux sexes, il est normal qu’une commotion cérébrale provoque des déficits différents.
Par ailleurs, l’hormone sexuelle de la femme, l’œstrogène, augmenterait les effets négatifs du traumatisme. Cette hormone, qui est reliée à l’inflammation et aux dommages des tissus cérébraux, rendrait le cerveau de la femme plus fragile et vulnérable aux chocs.
En conclusion, nous avons pu constater que les femmes sont davantage affectées par les nombreux effets négatifs d’une commotion cérébrale. Même si les causes exactes de cette plus grande vulnérabilité de leur cerveau à ce traumatisme ne sont pas encore connues, quelques hypothèses ont été émises. Les facteurs psychologiques et socio-culturels, mais également la structure et les réponses neuroélectriques du cerveau pourraient expliquer cette tendance.
Afin de réduire les symptômes et de favoriser la récupération, une prise en charge doit être faites rapidement, autant chez l’homme que la femme. Pour connaître la procédure à suivre en cas de commotion cérébrale, consultez les différents professionnels de la santé de l’Institut des commotions cérébrales.
Références :
Ellemberg, D. (2013). Les commotions cérébrales dans le sport : une épidémie silencieuse. Montréal, Québec : Les Éditions Québec-Livres.