Bien manger pour mieux récupérer de ma commotion !

Bien manger pour mieux récupérer de ma commotion !

Si vous avez déjà subi une commotion cérébrale, vous aurez peut-être remarqué des changements au niveau de votre appétit. Plusieurs  des personnes nous consultant rapportent avoir plus faim qu’à l’habitude. Certains affirment même qu’ils ont l’impression que leurs symptômes diminuent lorsqu’ils mangent. En effet, rappelons-nous que la commotion cérébrale entraîne un déséquilibre chimique dans le cerveau que l’on peut qualifier de « crise énergétique » (voir notre section Commotion pour plus d’informations).

Bien que les recherches scientifiques ne démontrent pas l’influence directe de l’alimentation sur la récupération des commotions cérébrales, les aliments sains et en bonne quantité peuvent avoir plusieurs vertus sur la santé physique et mentale. Indirectement, certains symptômes d’une commotion cérébrale pourront alors être réduits.

La crise énergétique

La principale source d’énergie du cerveau est le glucose. Après une commotion cérébrale, la demande en glucose du cerveau tend à augmenter ; le cerveau a besoin d’énergie afin de réparer les dommages causés par la commotion. Toutefois, il a été démontré qu’au même moment, le flux sanguin cérébral est diminué, ce qui restreint l’apport en glucose. Pour cette raison, il serait donc important d’adopter une alimentation riche en glucides, mais aussi en protéines. Les protéines aideront alors la récupération.

Par ailleurs, vous devriez favoriser des aliments qui se digèrent facilement, tels que des pâtes ou des céréales cuites, du poisson ou de la volaille et éviter les aliments riches en fibres qui sont plus difficiles à digérer. Cela a pour objectif de maximiser l’apport sanguin au cerveau. À l’inverse, l’ingestion d’aliments lourds et difficiles à digérer augmentera le flux sanguin vers le système digestif. Finalement, il est conseillé de consommer de petits repas fréquemment dans la journée (par exemple à chaque 3 ou 4 heures), afin de répondre à vos besoins énergétiques, sans surcharger le système digestif.

Les aliments naturellement anti-inflammatoires, une piste à considérer

 Oméga-3

Les superaliments ont la cote ces temps-ci, principalement à cause des propriétés anti-inflammatoires qu’on leur attribue. Vous avez surement déjà entendu dire que les oméga-3 sont bons pour la santé. En effet, les propriétés anti-inflammatoires des oméga-3 pourraient atténuer les dommages neuronaux suivant la commotion. Certains chercheurs vont même jusqu’à recommander l’inclusion des oméga-3 à la diète des athlètes, afin de maîtriser plus rapidement l’inflammation causée par une éventuelle commotion cérébrale et ainsi diminuer la durée et l’intensité des symptômes

Curcuma

Le curcuma pourrait aussi être un aliment intéressant dans la prévention des dommages causés par la commotion. Cette plante, qu’on utilise surtout sous forme d’épice, contient aussi des composés anti-inflammatoires. Une étude chez les rongeurs a démontré que le curcuma aurait pour effet de diminuer l’inflammation cérébrale ainsi que de prévenir la mort des neurones. Bien que ces résultats soient encourageants, plus d’études sont nécessaires afin de transposer ces résultats chez l’humain et de déterminer la dose nécessaire.

 

En conclusion, comme le dit le proverbe, « Nous sommes ce que nous mangeons ». Les résultats des plus récentes recherches tendent à démontrer que ce principe s’applique aussi dans le cas des commotions cérébrales. En effet, certains ajustements à l’alimentation pourraient aider à la récupération après une commotion cérébrale. Toutefois, il est important de noter que l’avis d’un médecin est toujours nécessaire avant de consommer tout type de supplément.

Finalement, les aliments présentés plus haut ne sont pas une solution magique et ils devraient être utilisés en complément à une prise en charge globale. Un encadrement adéquat par des professionnels qualifiés vous permettra de récupérer de façon optimale et de profiter de tous les bienfaits d’une alimentation saine.

 

Références

 

Ellemberg, D. (2013) Les commotions cérébrales dans le sport, Une épidémie silencieuse. (Les éditions Québec-Livres). Montréal.

Laird, M.D. et collab. (2010) Curcumin attenuates cerebral edema following traumatic brain injury in mice: a possible role for aquaporin-4?, Journal of Neurochemistry, 113, p.637-648.

Maroon, J.C. et collab. (2012) Post-concussion syndrome: A review of pathophysiology and potential nonpharmacological approaches to treatment, The Physician and Sports medicine, 40(4), p. 73-87.

Yamakami, I. et T.K. McIntosh (1989) Effects of traumatic brain injury on regional cerebral blood flow in rats as measured with radiolabeled microspheres, Journal of Cerebral Blood Flow and Metabolism, 9, p. 117-124.